lundi 18 juin 2012

TROISIEME EDITION DU FESTIVAL DU CINEMA JUIF DE NICE


C'est dans la prestigieuse salle du cinéma Le Mercury à Nice que s'est déroulée la troisème édition du Festival du Cinéma Juif. 

Aux yeux du Fonds Social Juif Unifié, organisateur de ce Festival, cette manifestation n'a rien d'un quelconque repli communautaire mais entend bien montrer la vivacité artistique d'un Septième Art où les artistes cherchent à comprendre, à se comprendre et plus encore à se prendre à rêver d'un monde fraternel où Juifs et non Juifs  se donnent la main...

vendredi 18 mai 2012

Rencontre des Amitiés Judéo-Musulmanes, à Nice


Partenaire depuis longtemps des Amitiés Judéo-Musulmanes initiés par le rabbin Serfaty, le Centre Mondial du Judaïsme Nord-africain, en la personne de son président le docteur Robert Bismuth, a participé à une importante manifestation regroupant à Nice, les instances judéo-musulmanes de la région PACA.

Bus de l’amitié judéo-musulmane à Marseille 

vendredi 11 mai 2012

Journées du patrimoine judéo-tunisien


La Tunisie, fidèle à ses valeurs multiculturelles a tenu lors de ces journées à rappeler combien le patrimoine juif tunisien était étroitement lié à l’histoire même de la Tunisie. Il est attesté que la présence juive en Tunisie remonte à la période de la destruction du Temple.A Tunis particulièrement, où depuis que le juriste Sidi Merhez au XII ème siècle a été à l’origine de la présence des Juifs à l’intérieur de la ville jusqu’à nos jour, c’est tout une mémoire judéo-tunisienne qui a été mise à l’honneur.


Dôme de Mosquée-mausolée de Sidi Merhez

vendredi 20 avril 2012

HOMMAGE A EMILE TEMIME (1926 – 2008) INVITEE : LA JUIFS ET ARABES A BELSUNCE : DES COUSINS EN EXIL … HOMMAGE A EMILE TEMIME AVEC LA PARTICIPATION DE BARBARA PEVELING


Il y a quatre ans disparaissait Emile TEMIME dont l’œuvre, fortement marquée par Marseille, sa ville d’adoption, a énormément influencé plusieurs générations d’étudiants et de chercheurs tant en histoire qu’en économie ou en sociologie. Emile TEMIME ne considérait pas ces disciplines comme indépendantes l’une de l’autre, mais bel et bien liées apportant une vision totale d’une époque donnée. 
Emile TEMIME (1926 - 2008)

Le docteur Robert BISMUTH président du Centre Mondial du Judaïsme Nord-africain dans son discours d’introduction a rappelé à la fois la simplicité de cet immense intellectuel mais aussi la profondeur de ses analyses, la justesse de ses réponses en matière de migrations et le lien sentimental qui le liait à Israël à travers sa famille paternelle.
Le quartier de Belsunce lors de la peste en 1720...

...et presque trois ans après.

Emile TEMIME était un amoureux de Marseille; un homme qui arpentait ses rues l’œil curieux et l’esprit ouvert à toutes les aventures. Directeur de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, puis directeur de la Maison de l’Etranger, Emile TEMIME a été l’un des plus grands spécialistes des flux migratoires en Méditerranée, ce qui lui a valu un respect unanime de ses collègues universitaires issus des quatre coins du Bassin Méditerranéen. Robert BISMUTH  évoqua l’émotion profonde qui avait étreint Emile TEMIME lors de son seul et unique voyage en Israël en 2007 dans le cadre d’un colloque international sur les migrations en Méditerranée. Le président du Centre Mondial du Judaïsme Nord-africain rappela la visite qu’Emile TEMIME effectua à Jérusalem au cours de laquelle l’éminent sociologue et historien ne cacha pas ses émotions.

«Marseille est comme un mille feuilles» disait Emile TEMIME. Cette comparaison «gourmande» d’un homme affamé de culture restera sans doute l’une des plus célèbres paraboles qu’il nous aura laissées. Et pour déguster ce mille feuilles, le Centre Mondial du Judaïsme a invité Barbara PEVELING, sociologue de Cologne qui, sur les traces du Maître, a passé une année entière à Marseille pour étudier sur le terrain les relations entre juifs et Musulmans principalement dans le quartier de BELSUNCE. 

Le Président BISMUTH salue le travail de cette jeune allemande en ce jour de Yom HA SHOHA
Présentant Barbara PEVELING au nombreux public venu l’écouter, le président du Centre Mondial a rendu hommage à cette jeune allemande qui, en se penchant sur les relations judéo-musulmanes, et plus encore en étudiant les coutumes religieuses juives, revenait dans une certaine manière à s’interroger sur le passé allemand si lourd à porter. 

En ce jour de Yom Ha-Shoah, où les Juifs du monde entier commémorent dans le recueillement l’assassinat de 6 millions des leurs par les nazis, le Centre Mondial ne pouvait que répondre par un symbole: inviter une jeune allemande pour parler des relations judéo-arabes, et répondre à cette envie de paix qui nous animent tous.   

Fortement influencée par l’œuvre d’Emile TEMIME, Barbara PEVELING a cherché à mieux comprendre la trame des codes comme des interactions entre juifs et musulmans qui caractérisent ce quartier du Centre Ville et le présente comme un microcosme qui ne cesse d’interpeller les sociologues. 

«Juifs et Arabes, des cousins en exil» tel est le titre de la thèse de doctorat que Barbara PEVELING est en passe d’achever. Fidèle aux méthodes d’investigation chères à Emile TEMIME, Barbara PEVELING à interroger juifs et musulmans, de même qu’elle s’est intéressée aux coutumes et aux habitudes religieuses des deux groupes. Mais surtout, l’exploration de ce quartier de BELSUNCE a permis de mettre en avant l’importance des relations personnelles entre Anciens qu’ils soient juifs ou musulmans particulièrement l’usage de l’arabe dialectal  comme langue commune, ou encore des souvenirs partagés d’un même quartier voire d’un même village de Tunisie, Algérie ou Maroc.

Au-delà des phrases, le public présent s’est rappelé à ses souvenirs….
Naturellement, et surtout entre Juifs et Musulmans, il y a des sujets qui fâchent comme la question du conflit moyen-oriental. Barbara PEVELING a noté que, si les générations des années 1962, qu’elles soient de confession juive ou musulmane, ont suffisamment de point de souvenirs communs pour garder des relations, occultant dès lors, tout ce qui peut parasiter un dialogue, la génération qui a suivi, bien que née sur le sol français, a maintenu un dialogue davantage fondé sur l’utilitaire (relations économiques entre juifs et musulmans, dans un quartier parmi les plus commerçants de la ville. Les souvenirs oraux des Anciens remplaçaient alors le souvenir de la terre que cette génération d’après 1962 n’a pas pu connaître. 

C’est la troisième et plus encore la quatrième génération qui pose de sérieux problèmes aux sociologues. Barbara PEVELING a particulièrement insisté sur le fait qu’aujourd’hui les codes relationnels n’ont plus rien de commun qu’au temps de leurs grands-parents. La mondialisation, Internet, la crise économique sont parmi les raisons d’un dialogue de plus en plus difficile entre juifs et musulmans. L’exportation du conflit israélo-palestinien cause des ravages qui provoquent une montée en puissance des communautarismes qui ne sont que des replis sur soi. 

En conclusion Barbara PEVELING demeure malgré tout optimiste et considère que BELSUNCE n’est pas seulement un quartier qui a eu son heure de gloire au XIXème siècle, mais bel et bien un espace où, entre Juifs et Musulmans, le courant continue de passer malgré les soubresauts de l’histoire.  

Le débat :
Durant plus d’une demi-heure, Barbara PEVELING dans un Français impeccable a brossé les grandes lignes des caractéristiques sociologiques du quartier BELSUNCE. Les conclusions qu’elle en a tirées ont suscité tout naturellement une foule de questions de la part du public. Mais également la communication de Barbara PEVELING a incité plusieurs personnes à témoigner sur leur propre vécu d’immigrant grec, arménien ou encore italien. 

Intervention du docteur Clément YANA
Le docteur Clément YANA Président de l’Association « Mémoire pour la Paix » a rendu un hommage appuyé au travail effectué par Barbara PEVELING constatant toutefois que la situation aujourd’hui avait évolué et pas toujours dans le bon sens.  Rappelant qu’on ne saurait construire un avenir d’une ville sans en référer à son histoire, le président de Mémoire pour la Paix a particulièrement insisté sur le rôle des scientifiques et des particulièrement des sociologues dans la compréhension d’une ville et dans la recherche de toutes les formes d’intégrations. 

Hélène ECHINARD (au centre) écoutant attentivement la communication de Barbara PEVELING

L’intervention d’Hélène ECHINARD, historienne, épouse du professeur ECHINARD directeur de la Revue Marseille et active militante de Forum Femmes Méditerranée qui vient de publier un livre intitulé « histoire de BELSUNCE au féminin » a permis d’apporter une éclairage historique supplémentaire, particulièrement sur le rôle des femmes dans la vie de ce quartier au quotidien.  

Deux observateurs particulièrement attentifs :

Intervention de Jérémy MOREAU dans le débat qui a suivi la communication de Barbara PEVELING
Ils s’appellent Idrissa DIAGOLA et Jérémy MOREAU. Le premier est natif de Marseille, le second originaire de Paris. Tous deux poursuivent des études pour devenir éducateurs spécialisés et c’est dans le cadre de leurs travaux pratiques, qu’ils ont décidé de rendre un travail sur les populations du quartier de BELSUNCE. 

Considérant à juste titre que les travaux de Barbara PEVELING, eux-mêmes dans la ligne d’Emile TEMIME entreraient dans le cadre de leur rapport d’étude, ils ont obtenu du Centre Mondial du Judaïsme Nord-africain, l’autorisation de s’inspirer de cette manifestation pour présenter leur travail auprès de leurs camarades et de leurs professeurs. 

Rendez-vous a été pris entre le Centre Mondial du Judaïsme Nord-africain et les deux étudiants pour suivre leur travail et assister à la présentation de leur rapport à la fin de l’année scolaire.