Un Déjeuner-débat entre histoire et nostalgie...
La notoriété de Serge Moati, non seulement en tant que journaliste mais également en tant que romancier n'est plus à faire. L'expérience qu'il a acquise depuis plus de 40 ans fait de lui, aujourd'hui, l'un des hommes de médias parmi les plus informés de notre pays. Homme de rigueur, Serge Moati à travers les nombreux portraits télévisés d'hommes politiques de tout premier plan qu'il a réalisé, a su montrer un monde politique où l'humain n'est jamais absent. Conteur de talent, au fil de ses romans, il a dépeint des mondes et des personnages le plus souvent liés à ses souvenirs les plus intimes où la Tunisie, son pays natal est sans aucun doute l'un des personnages principaux de ses livres.
A l'occasion de la sortie du dernier livre de Serge Moati «1981-2011 : 30 ans après» le docteur Robert Bismuth Président du Centre Mondial a invité le célèbre journaliste à parler non seulement de son livre, mais également de répondre dans le cadre d'un déjeuner débat à toutes les questions que les responsables marseillais se posent sur la Révolution de Jasmin et de ses conséquences géopolitiques méditerranéennes.
Un livre pour témoigner...
« 1981-2011: 30 ans après fait tout naturellement référence à François Mitterrand et au rôle fondamental qu'il a joué en tant que premier président de gauche de la Vème République. Plus de dix ans après sa mort, le livre de Serge Moati apporte au grand public non pas vraiment une analyse politique et historique de la place de François Mitterrand dans l'histoire de l'après guerre, mais plus prosaïquement une vision intimiste dans les rapports qui ont marqué les relations entre Mitterrand et Moati.
Petites phrases en hors d'œuvre, anecdotes croustillantes en résistance et pour finir, quelques, bons mots à déguster : tel était le menu de ce déjeuner débat qui, à l'appel du Comité de Coopération a fait salle comble dans les salons du restaurant les Arcenaulx.
Mitterrand : Changer l'image pour changer la vie.
Mais au-delà du talent de conteur et de la verve bien connue de Serge Moati, les liens plus ou moins difficiles qui se se sont tissés entre le journaliste et le chef d'Etat ont retenu l'attention de plusieurs personnalités, dont certaines furent au premier plan à cette époque. Car, au détour d'une anecdote mais aussi par le biais d'un trait de caractère, Serge Moati a revisité l'histoire d'une époque où « changer la vie » était bien plus qu'un slogan ; c'était une ambition qui généra une transformation de la société en profondeur.
Serge Moati a su dépeindre un François Mitterrand qui, parfaitement conscient de son rôle historique, donnait à son entourage l'image d'un chef d'Etat pour qui les rouages politiques n'avaient aucun secret. Mais surtout, l'homme de télévision qu'est Moati a beaucoup insisté sur l'importance notamment lors des deux campagnes présidentielles de Mitterrand (1981 et 1988) de l'image et du message qu'elle pouvait véhiculer.
Quelques mots sur la Tunisie et sa Révolution de Jasmin...
Serge Moati est sans aucun doute l'un des journalistes les mieux renseignés sur les événements qui ont marqué ces six derniers mois en Tunisie. Depuis la chute de Ben Ali en janvier dernier, Moati n'a eu de cesse de comprendre, d'observer et d'écouter ce peuple tunisien qui en l'espace de quelques mois a étonné le monde.
Naturellement, la présence à Marseille de Serge Moati ne pouvait que pousser le public à l'interroger sur ces événements et de connaître non seulement sa vision des choses, mais plus encore, quel avenir il entrevoyait pour la Tunisie.
La prudence a certainement enveloppé les propos de Serge Moati, mais d'une manière générale, le journaliste a cherché de faire comprendre à ses questionneurs combien la Tunisie est un pays complexe et rassemblé autour d'une histoire qui ne l'est pas moins. Cependant, la Révolution de Jasmin, a poursuivit Serge Moati, témoigne d'une volonté certaine de démocratisation bien qu'il faille, ajouta-t-il, rester très vigilant et très circonspect quant à la suite des événements notamment la prochaine consultation électorale prévue en octobre prochain et qui doit dessiner un nouvel avenir à la Tunisie.
Ce sont sur ces mots que s'est achevé ce déjeuner débat qui aura été sans doute l'un des plus suivis de la saison 2011
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